Anas Aremeyaw, le journaliste qui met à nu
- Jean Marck Konan
- 24 mai 2018
- 3 min de lecture

Soul takers, Nigeria’s fake doctors, Nigeria’s baby farmers,,Ghana judiciary scandal, Ghana sex mafia, How to Rob Africa, Fool’s God… et bientôt Number 12, le prochain documentaire dont les quelques extraits diffusés ont suffi à faire tomber des têtes fortes dont Kwesi Nyantakyi, le president de la Fédération Ghanéenne de football. Ce n’est point la première plaie à être révélée sur la place publique. Bien avant lui, d’autres têtes sont tombées, les unes à la suite des autres. Pris en flagrants délits de leurs arnaques, corruptions, déchéances morales… A l’origine de ces scandales, un homme, une passion : Anas Aremeyaw. L’homme se définit lui-même comme un journaliste d’investigation. Un homme du creuset, qui va au cœur des vicissitudes de nos systèmes pour dénoncer, mettre à nu, aider à éradiquer des pratiques qui sont devenues hélas, les puces de l’Afrique. L’homme ne craint point pour sa vie. Il ose, il fonce, il défonce ce qui lui parait une gangrène pour l’appareil étatique. Sa seule arme : son courage et l’anonymat. Sa face est un réel mystère. Masquée sous d’horribles traits de mèches dont les couleurs extravagantes en disent long sur l’extravagance des systèmes qu’il expose.
Anas Aremeyaw, un homme de métier. Un « undercover journalist ». Un métier trop risqué pour attirer aujourd’hui. Journaliste oui, mais l’investigation c’est selon. Selon qu’on ait les moyens. Selon qu’on ait le courage. Selon qu’on ait les compétences. Nos Etats manquent cruellement de journalistes d’investigation, de journalistes qui oseraient se consacrer des mois, des années durant sur des sujets brulants, des questions sensibles, et qui révèleraient sans scrupule les auteurs, qui oseraient sans aucun parti pris faire la délicate mission d’informer et de transformer. Car mieux vaut, disaient un vieillard d’ici, transformer qu’informer. Nous vivons des siècles d’informations, d’obésité de l’info. Des infos de toutes parts. De toutes tendances. Qui parlent de tout et de rien. Mais qui au final n’impactent pas suffisamment la société… qui croulent sous le règne des corrompus, des hors la loi qui détiennent pourtant la loi, des systèmes de « tueurs », de satanés opportunistes qui vendent sexe, organe, vie, âme pour de l’argent et pour le pouvoir.
Anas Aremeyaw, des productions aussi folles les unes que les autres. Aussi émouvantes les unes que les autres.

Soul Takers : la multiplication des accidents de la route et des nombreux morts qu’ils enregistrent poussent le journaliste à enquêter sur le milieu. Une enquête qui le conduit à la DVLA (l’office Ghanéenne d’octroi du permis de conduire) et là l’homme découvrira le vaste réseau de corruption qui y règne : contre quelques francs, les officiers et certains faussaires délivrent des permis aux individus pourtant pas qualifiés. Un reportage réalisé sur 12 mois et publié en 2014. https://www.youtube.com/watch?v=dQe2oSq2rLg&t=1213s

Nigeria’s baby farmers & Nigeria’s fake doctors : C’est désespérant ce qu’un couple sans enfant peut faire pour avoir un enfant. Et surtout quand ce désespoir devient un fond commerce pour des individus qui sont prêts à tout pour s’enrichir. Les dangereuses pratiques des faux docteurs, des usines de bébés, la vente illégale de nouveaux nés… des révélations à couper le souffle. Documentaire paru en 2015. https://www.youtube.com/watch?v=GIKV0Bk8Fv8 ; https://www.youtube.com/watch?v=eFSDtZxfzsk

Number 12 : une autre enquête qui pour le moins semble se porter sur le milieu du sport et singulièrement le foot mais dont la révélation se fera le 6 juin prochain.
Tout savoir sur le travail d'infiltration et d'investigation de Anas Aremeyaw Anas ? Suivez ce lien https://www.youtube.com/watch?v=LRTTPs-AujA
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