Le nègre n'est pas à vendre
- Jean Marck Konan
- 22 mai 2018
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Ici C’est l’Afrique L’Afrique des sans cœurs De ceux qui se croient tout permis. Des vautours, des hommes animaux Aux crocs aigus, aux envies voraces, aux mains impitoyables Ces hommes animaux qui ne sont ni hommes ni animaux Et qui ont pouvoir de vie et de mort Sur le règne humain et le règne animal Qui dévorent leurs semblables S’engraissent de leurs chairs S’enivrent de leur sang Se délectent de leurs soupirs Et qui se défendent de n’être Ni cannibales ni vampires
L’Afrique Le cœur de toutes les turpitudes Où être nègre Avoir une peau nègre Des yeux nègres Une voix nègre Une force de nègre Fait de vous des marchandises De vils corps sans vie Que l’on ligote à volonté Que l’on balafre à bon plaisir Que l’on aliène sans scrupule Sur les bords de Tripoli Les bords de l’indignité Là où la vie du nègre n’en est pas une Car le nègre, le vrai nègre, disent-ils S’il eut été moins nègre N’aurait guère choisi les eaux de Lampedusa Là où tous descendent leurs âmes comme dans des caveaux Car le nègre, le vrai nègre, disent-ils encore Ne peut et ne doit échapper à son histoire Son histoire de nègre De sous-homme D’esclave De marchandise ambulante De tirailleur De Kounta Kounté Un nègre, ça vaut de l’or Car un nègre c’est un diamant noir Et ainsi va leur folie Leurs satanées déraisons Eux qu’on croyait aussi nègres Mais qui se disaient moins nègres Sans savoir que pour nous Etre nègres, c’est être frères Et fiers de l’être Dans les veines Et non sur la peau Etre nègre, c’est s’unir dans la différence des races Pour partager ce qu’on a d’unique Notre Afrique Aux mille frics Mille couleurs Mille voix
Oui, on les a crus pour des frères Eux qui pourtant avaient la peau ensoleillée Comme nos bourreaux d’hier, nos maîtres On leur a offert notre négritude Ils nous ont imposé leur turpitude Leur cynisme Leur impitié Eux qui pourtant se disaient dévots Lavant cinq fois leurs mains et pieds Sans jamais laver leur conscience Leur cœur de trafiquant de nègres
En Afrique, Il n’y a que des sans cœurs Des crève-cœurs Des vampires Des marchands de vie Sur les bords de l’ouest, de l’est et du sud On en compte par milliers Ces fils aînés de Satan Ceux que le pouvoir a rendu fou Et qui aliènent chaque jour nos âmes Nos rêves Notre avenir Avec leurs langues vénéneuses Leurs desseins lugubres Des sempiternels manipulateurs du peuple Nous servant chaque jour, à chaque heure Le même refrain Le même rythme Les mêmes rimes De leurs cruelles incapacités à nous diriger Ils n’osent lever le doigt pour s’ériger en secours Car achetant eux aussi nos consciences avec leurs ruses Notre argent volé qu’il nous distribue par miettes Et avec lequel ils mènent nos âmes comme il leur en semble Nous contraignant chaque jour, à chaque heure A les engloutir dans les entrailles de Lampedusa A les troquer contre des vies d’esclaves Auprès de nos frères, les nègres Qui ne sont pourtant nègres Ni de race Ni de cœur Ni d’âme Hélas !
Moi je suis nègre
Et ça crie Sous les chaînes dorées du colon Et ça hurle Sous les enchères aux dinars Et ça pleure Sous les coups fatals de nos monstres froids
Et c’est mon Afrique qui se meurt Dans cette inconscience qui écœure
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