Betsaleel, le serviteur

Son nom signifie " à l’ombre (sous la protection) de Dieu ". Il est semble t-il le premier homme à avoir connu la manifestation du Saint Esprit. Il est décrit comme le fils d’Uri, fils d’Hur, issu de la tribu de Juda. Quand la Bible le révèle pour la première fois, c’est pour l’investir de la plus grande mission architecturale de tous les temps. Puis ce sont les généalogies qui le citeront par endroits. Béséleel, disent les hébreux. Betsaleel transcrivent les auteurs dans le livre Saint. C’est bien de lui, Betsaleel que nous parlons.

Avant que la Bible ne l’évoque, Betsaleel est un parfait inconnu, un homme de l’ombre mais que Dieu a soigneusement disposé par son esprit pour être habile, intelligent et sage. Dieu l’a forgé dans le secret pour faire de lui le père des inventeurs, l’expert en travail manuel, l’homme pour qui ni l’or, ni l’airain, ni l’argent, ni aucune tâche n’a de secret. Moise a sans doute remarqué l’habileté du jeune homme mais sans y avoir égard jusqu’à ce que Dieu confirme l’appel sur la vie de Betsaleel. Ce n’est pas un appel au ministère. Mais un appel pour le Ministère. Car il doit travailler à accomplir sa destinée, la volonté de Dieu pour sa vie. Avec Betsaleel, on le comprend, l’appel n’est pas que pour les hommes du ministère mais aussi pour tous. Et Moise le comprend lorsque Dieu lui dit : « J’ai appelé par son nom Betsaleel… ».

De tous les acteurs de la Bible, il apparait comme l’homme le plus rempli de Dieu. « Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu… pour toutes sortes d’ouvrages ». Jamais avant lui, un homme n’avait autant été rempli. Et jamais après lui, il n’en sera ainsi.

La tâche à réaliser est délicate. Et il faut des personnes exceptionnelles comme lui pour y arriver. Construire le tabernacle avec ses mille et une exigences. Dieu n’est pas dans l’à-peu-près. Il est dans le parfait. Ni plus ni moins. Pas de place pour ceux qui s’essaient. Pas de place pour ceux qui ne savent jouir de leurs talents. Car construire le tabernacle en plus d’être un privilège est une responsabilité des plus énormes. Une question de vie ou de mort. Et Betsaleel sait qu’en étant choisi, il ne s’appartient plus. Jusque-là, il pouvait décider du sort de tous ses ouvrages. Mais là, il n’a pas droit à l’erreur. Tente d’assignation, arche du témoignage, propitiatoire, ustensiles de la tente, de la table, chandelier, autel de l’encens, autel des holocaustes, cuve, soubassement, vêtement de service, les saints vêtements…

On entendra parler de lui après que dans les généalogies. Mais la prestance, la qualité du tabernacle fera parler de lui dans tout le désert et des milliers d’années encore après. Un tel exploit, une telle exécution aurait pu rendre orgueilleux l’homme et aurait pu l’amener à s’approprier la gloire. Mais rien, il acceptera de rester dans l’ombre. Là où il a été tiré. Betsaleel, le talent fait humilité. (Exode 31, 1-11 ; 1 Ch 1 : 20)