Crimes rituels, à qui ça profite ?
- Jean Marck Konan
- 6 mars 2018
- 2 min de lecture

Crises politiques, microbes, accidents, enlèvements et crimes rituels…La liste des victimes est longue, je dirais trop longue. Et pourtant elle ne cesse de s’allonger. Chaque jour. A chaque instant. Facebook s’en est fait le porteur d'alertes. De nouveaux échos de vies profanées. D’enfants enlevés puis vidés de leur sang. De jeunes aux corps sans vie jonchant les rues. Abidjan, on le savait était déjà risqué. Mais pas à ce point. Pas à ce rythme. Infernal. Sans répit pour les nouveaux seigneurs de la terreur. Ils ont su damer le pion aux microbes qui n’ont pas pour autant baissé la garde. Ressurgissent quand on les dit vaincus. On vit l’invasion des forces du mal. De toutes parts. Chacun pour son compte. Enfin, on le pense. Mais, et s’ils militaient tous à la solde de mêmes bourreaux. De vampires qui tirent leur règne du sang. Du sang frais des innocents. Des faibles. De vampires qui maçonnent le jour pour paraître francs mais œuvrent la nuit pour semer deuil et désolation dans les familles. Et si ces crimes qui ont tout l’air de crimes rituels visant à s’enrichir ou à gagner les élections prochaines n’avaient pour vrai dessein que l’instauration d’un tout autre ordre. Spirituel. Intemporel. Qu’on voudrait fortifier, affermir, étendre pour davantage subjuguer les forces contraires. Celles des croyants. De ceux dont les prières n’ont fait que jusque-là retarder leurs lugubres désirs.
Les tentatives d’agression à ces fins de rituels, on en compte chaque jour. A chaque instant. En dépit de la colère et de l’indignation générales. Adjamé, Abobo, Yopougon, Koumassi, Port Bouet… et comme si cela ne suffisait pas, la psychose gagne du terrain. Avec M’Bahiakro et certainement d’autres localités, ce sont les villes de l’intérieur qui capitulent. Elles n’ont pas su y résister longtemps. Le spectre de la mort rituelle frappe. Partout. Dans tous les sens. Bouba est mort. On l’a pleuré. Sagno Etienne arrêté. Bientôt, les attentions seront loin de lui. Loin de la Maca. Là où l’on semble l’avoir domicilié. Même si les cœurs voudraient ressasser l’atrocité de son acte pour lui infliger la célèbre loi du talion. Oeil pour oeil, dent pour dent. On veut à nouveau y croire. Croire en cette justice dont on s’est désespéré. Celle-ci saura t-elle se montrer juste ? ou va t-on orchestrer sa libération sous prétexte d’une évasion ?
Brice Seisson est mort. On en parle certes peu mais un mort reste un mort. Les circonstances de ce drame sont peu claires. L’homme faisait partie, dit-on de la garde rapprochée du député Méambly. Un élu. Il semble avoir été tué accidentellement. C'est en tout cas la version officielle dont la presse s'est fait l'écho. Mais aux dernières nouvelles, le jeune aurait eu ses organes arrachés. Un crime rituel ? Tout porte à le croire. Sera-t-elle une mort comme tant d’autres dont on ne saura jamais les vraies circonstances. Une mort impuissante pour oser troubler le sommeil de ses bourreaux ?
Sur les bords de la lagune Ebrié, et ailleurs, le sang des innocents a remplacé l’eau de nos sources. Elle n’est plus limpide. Plus douce. Comme les eaux de Mara, elle est pleine d’amertume. Et chaque jour, elle crie sans cesse vengeance.
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